vendredi, mai 05, 2006

Exercice type bac deuxième partie histoire

un petit exercice pour voir votre niveau à un mois du bac


HISTOIRE .Commentaire de document ; seconde partie du baccalauréat
Le candidat choisit un des deux documents

DOCUMENT 1

Conférence du 12 février 1969 prononcée au Cercle français de Genève.
" Jetons un coup d'œil en arrière et revoyons l’année 1968 et la situation de la France aux derniers jours d’avril. Depuis dix ans, le général de Gaulle est au pouvoir. À l’extérieur, sa politique, si discutée soit-elle dans certains pays, ne cesse de remporter des succès. La volonté de rapprochement entre l’Europe de l’Ouest et celle de l’Est a rencontré un écho extraordinaire lors du voyage en Pologne comme elle va le faire bientôt en Roumanie. L’attitude vis-à-vis du tiers monde et la lutte contre la politique des blocs valent à la France un prestige et des amitiés […]. Les positions prises dès longtemps sur la guerre du Viêt-nam trouvent une confirmation éclatante dans l’acceptation, par les parties en présence, de Paris comme siège de la Conférence dont devrait sortir la paix. Sur le plan économique et financier, la France, pour la première fois depuis cent ans, accepte les risques de la libre concurrence : les frontières douanières entre les Six du Marché commun vont s’abaisser le 1° juillet, et si notre industrie présente encore des signes de faiblesse, l’importance de nos réserves en or font du franc une monnaie solide par excellence. Sur le plan politique, enfin, les élections de 1967 ont permis à l’opposition de gauche de renforcer ses positions et le Gouvernement paraît parfois en difficulté dans la mesure où il dépend d’une majorité non totalement homogène […]. Et puis vient mai. Et brusquement tout est mis en cause […]. Aux yeux des observateurs, le Gouvernement n’a plus le contrôle du pays et les administrations elles-mêmes, en grève ou désorganisées, semblent obéir par avance à un nouveau pouvoir. Est-ce une révolution ? Est-ce la fin de la V e République ? […] Je puis affirmer ici, dussé-je surprendre, c’est que jamais, pas un instant, je n’ai douté de l’issue […]. Ma seule préoccupation fut de faire face à l’orage en évitant les drames, c’est-à-dire que le sang coulât. Les institutions de la V e République ont ainsi montré leur solidité dès lors qu’à la tête de l’État, et, oserai-je le dire, du Gouvernement, on n’était pas prêt à capituler. ….Le réveil du 30 mai, les élections qui ont suivi ont apporté à ces institutions et à celui qui les incarne l’appui massif de l’opinion. "
Georges POMPIDOU, Entretiens et discours 1968-1974, Éditions Flammarion, 1984.
QUESTIONS
Qui est Georges Pompidou ? Situez ce texte dans l’histoire de la V e République et dans le déroulement de la carrière de son auteur.
Analysez le bilan que fait G. Pompidou de la situation internationale et économique de la France après dix années de V° République.
Quelle est la situation politique intérieure de la France au début de l’année 1968 ? En quoi est-elle délicate pour le gouvernement ?
Le pouvoir politique fut-il ébranlé en mai 1968 ? Par qui, et comment ? Qu’entend G. Pompidou par " réveil du 30 mai " ?
Comment l’auteur présente-t-il son action personnelle lors de cette crise ? Dans quel but ?

Document 2
Discours (*) du général de Gaulle, lors du putsch d'Alger
Un pouvoir insurrectionnel s'est établi en Algérie par un pronunciamiento (**) militaire.Les coupables de l'usurpation ont exploité la passion des cadres de certaines unités spécialisées, l'adhésion enflammée d'une partie de la population de souche européenne qu'égarent les craintes et les mythes, l'impuissance des responsables submergés par la conjuration militaire.Ce pouvoir a une apparence : un quarteron de généraux en retraite. Il a une réalité : un groupe d'officiers, partisans, ambitieux et fanatiques. Ce groupe et ce quarteron possèdent un savoir-faire expéditif et limité. Mais ils ne voient et ne comprennent la nation et le monde que déformés à travers leur frénésie. Leur entreprise conduit tout droit à un désastre national.Car l'immense effort de redressement de la France, entamé depuis le fond de l'abîme, le 18 juin 1940 ; mené ensuite jusqu'à ce qu'en dépit de tout la victoire fût remportée, l'indépendance assurée, la République restaurée ; repris depuis trois ans, afin de refaire l'État, de maintenir l'unité nationale, de reconstituer notre puissance, de rétablir notre rang au dehors, de poursuivre notre œuvre outre-mer à travers une nécessaire décolonisation, tout cela risque d'être rendu vain à la veille même de la réussite, par l'aventure odieuse et stupide des insurgés en Algérie. Voici l'État bafoué, la nation défiée, notre puissance ébranlée, notre prestige international abaissé, notre place et notre rôle en Afrique compromis.Et par qui ? Hélas ! hélas ! hélas ! par des hommes dont c'était le devoir, l'honneur, la raison d'être de servir et d'obéir.Au nom de la France, j'ordonne que tous les moyens, je dis tous les moyens, soient employés pour barrer partout la route à ces hommes-là, en attendant de les réduire. J'interdis à tout Français et, d'abord, à tout soldat d'exécuter aucun de leurs ordres. (...) L'avenir des usurpateurs ne doit être que celui que leur destine la rigueur des lois. Devant le malheur qui plane sur la patrie et devant la menace qui pèse sur la République, ayant pris l'avis officiel du Conseil constitutionnel, du Premier ministre, du président du Sénat, du président de l'Assemblée nationale, j'ai décidé de mettre en œuvre l'article 16 de notre Constitution. À partir d'aujourd'hui, je prendrai, au besoin directement les mesures qui me paraîtront exigées par les circonstances.Par là-même , je m'affirme en la légitimité française et républicaine qui m'a été conférée par la nation, que je maintiendrai, quoi qu'il arrive, jusqu'au terme de mon mandat ou jusqu'à ce que viennent à me manquer soit les forces soit la vie, et que je prendrai les moyens de faire en sorte qu'elle demeure après moi.Françaises, Français ! Voyez où risque d'aller la France par rapport à ce qu'elle était en train de redevenir. Françaises,français,aidez moi.
France-Soir, 25 avril 1961
(*) Discours prononcé à la radio et à la télévision le 23 avril 1961.(**) Pronunciamiento : coup d'État militaire.

Questions

1.A quelle tentative de coup de force de Gaulle fait-il allusion ?
2.Pourquoi le président dit-il « Voici l'État bafoué, la nation défiée, notre puissance ébranlée, notre prestige international abaissé, notre place et notre rôle en Afrique compromis. »
2.A quel article de la constitution le texte fait-il ensuite allusion ? précisez la nature de cet article ?
3.Précisez les autres pouvoirs du président de la république dans la cinquième république.
4.Quel type de régime politique la constitution de la cinquième république définit-elle ?
5.Comment de Gaulle va-il renforcer l’autorité du président l’année suivante ? Rencontre t-il une opposition ? pourquoi ?